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En Gambie, le président Adama Barrow annonce un moratoire sur la peine de mort

 

Les dernières exécutions remontent à 2012, sous le régime autoritaire de Yahya Jammeh.

Le président gambien, Adama Barrow, à Paris, le 15 mars 2017. Benoit Tessier / REUTERS

Le président gambien, Adama Barrow, a annoncé, dimanche 18 février, un moratoire sur la peine de mort, plus de cinq ans après l’exécution de neuf détenus par le régime de l’ex-dirigeant Yahya Jammeh. Dans un discours marquant le 53e anniversaire de l’indépendance de la Gambie, M. Barrow a déclaré : « Je profite de cette occasion pour proclamer un moratoire sur l’application de la peine capitale, première étape vers son abolition. »

Le dirigeant gambien avait annoncé devant les Nations unies, en septembre 2017, la signature par son pays du traité de l’ONU sur l’abolition de la peine de mort. « Cela abolira la peur et garantira l’Etat de droit, afin que les citoyens puissent exprimer leurs droits civiques et politiques », avait alors indiqué la présidence gambienne.

 

« Nous avons vaincu la dictature, mais maintenir la paix pour renforcer notre démocratie reste notre plus grand défi. Cela requiert de la patience et de la tolérance. Des erreurs sont inévitables mais nous les corrigerons au fur et à mesure qu’on essayera de parfaire la nouvelle Gambie », a lancé dimanche M. Barrow.

Une pratique en déclin au sud du Sahara

La Gambie, petit pays anglophone enclavé dans le Sénégal à l’exception d’une étroite façade côtière prisée des touristes, a été dirigée d’une main de fer pendant vingt-deux ans par Yahya Jammeh, un ancien militaire. En août 2012, il avait fait fusiller neuf détenus, dont deux Sénégalais, entraînant une vague de protestations dans le monde, particulièrement au Sénégal. Il avait ensuite annoncé un « moratoire » sur les exécutions.

 

En décembre 2016, M. Jammeh avait refusé de reconnaître sa défaite à l’élection présidentielle face à l’opposant Adama Barrow. Il s’était finalement résolu à quitter le pouvoir et le pays en janvier, à la suite d’une intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et d’une ultime médiation guinéo-mauritanienne.

La peine capitale est en déclin à travers toute l’Afrique subsaharienne, où 22 personnes ont été exécutées en 2016, contre 43 l’année précédente, selon Amnesty International.

 

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