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Retourner à la peine capitale, sortir le peuple du couloir de la mort !

Couloir de la mort, voilà ce à, quoi s’apparente exactement l’environnement où nous évoluons au quotidien. La vie n’y tient plus à quelque chose et l’on passe de vie à trépas sans aucun signe au préalable. Tout est imprévisible. Mais est-on condamné de subir cette situation et jusqu’à quand ? Pour remédier à cette série de meurtres, il faut absolument oser franchir le pas vers le rétablissement de la peine capitale. Il n’y a aucune autre alternative qui vaille.

Aux grands maux, les grands remèdes. L’accroissement des cas de meurtre a atteint des proportions horrifiantes et il faut agir conformément aux exigences de la situation. La première chose à faire dans ce sens c’est de sortir de notre émotion handicapante qui nous empêche de voir les opportunités de justice qui s’offrent à nous.

En parcourant les journaux et les réseaux sociaux ces derniers jours, c’est tellement visible, on en vient à la conclusion que les gens préfèrent traiter le meurtre de la fille Bineta Camara sous l’angle émotif des faits divers. Du coup, rares sont les propositions concrètes qu’on peut déceler dans cette clameur d’étonnement. Et pourtant c’est ce qui devrait être notre attitude de personne soucieuse de notre sécurité.

L’assassinat de la jeune Bineta est une absurdité exécrable mais elle est juste une d’une longue série d’exactions commises en ces temps qui courent. Alors si sa mort suscite tant d’intérêt et plus d’émotion que les autres c’est moins parce que cela allonge la liste que parce que la défunte est fille d’un haut responsable politique.

Cela rappelle d’ailleurs le meurtre en novembre 2016 de la dame Fatoumata Makhtar Ndiaye, ancienne membre du Conseil économique social et environnemental et coordonnatrice des femmes de l’APR à Pikine. Pourtant avant cet assassinat qui avait fait couler beaucoup d’encre, le décompte faisait état de 12 cas de meurtres en l’espace de 2 mois. On assiste aujourd’hui à la même situation avec pas plus d’une demi-douzaine de morts les deux derniers mois.

Les assassinats ne sont pas forcément tributaires de l’absence de sécurité

Ce cycle d’assassinats ne prendra fin que lorsque les « mesures fortes » annoncées par le président seront prises. Il ne s’agira pas que de renforcer le dispositif sécuritaire mais aussi et surtout de revoir l’arsenal juridique du pays. Le durcissement de la loi, si ce n’est pour rétablir la peine capitale, sera sans effet. Il faut insister sur le fait que les différents cas d’assassinat ne reflètent pas forcément un manque de sécurité.

Dans la plupart des cas, les meurtriers sont des connaissances, proches et même amis des victimes et l’Etat ne peut pas être responsable. Pour le meurtre de madame Fatoumata Makhtar Ndiaye par exemple, la personne incriminée était son chauffeur ; pour celui de Coumba Yade à Thiès on accuse le petit ami et le bourreau de Bineta Camara reste un très proche de la famille. A moins de suspecter et d’appréhender à tout va, l’Etat ne peut absolument rien dans ces meurtres « familiers » imprévisibles. Par contre sa responsabilité est entièrement engagée dans les scènes de violence et d’agressions constatées quotidiennement dans les rues et contre lesquelles il semble avoir les mains liées.

De l’urgence et de la pertinence de rétablir la peine de mort.

La sacralité de la vie invoquée par les défenseurs des droits de l’homme pour réfuter la peine de mort est sans aucune pertinence. La personne tuée a autant de droits que le tueur mais ça, les organismes des droits de l’homme le passent sous silence. La question n’est pas si la peine capitale résoudra le problème des meurtres mais au moins, en l’appliquant, un problème sera réglé : la justice.

En effet, il faut d’abord et avant tout songer à rendre absolument justice aux personnes assassinées et à leurs familles sans tenir compte de l’aspect dissuasif ou non. Dire comme Alioune Tine que « la peine de mort est cruelle, inhumaine, dégradante, barbare » est le comble de la cruauté et cela ne saurait être l’avis des familles éplorées. Comment peut-on défendre quelqu’un qui tue avec sang-froid et évoquer son droit à la vie alors qu’on lui avait bien dit : « tu ne tueras point »?

Après le meurtre crapuleux de la conseillère et responsable du parti au pouvoir à Pikine en 2016, le député Seydina Fall Boughazelli avait exprimé son intention de porter un projet de loi pour le rétablissement de la peine de mort afin d’éviter les crimes odieux. Le député déclarait : « quand il y avait la peine de mort, il n’y avait pas beaucoup de meurtres, les gens se méfiaient (…) J’interpelle le président de la République sur cette question. Et s’il le faut même, qu’il organise un référendum pour obtenir l’avis des Sénégalais ».

Malheureusement, ce projet de loi du député a connu une mort clinique puisque l’Etat a opposé un refus catégorique d’aller dans ce sens. Lors de sa présentation de condoléances, le président Macky Sall déclarait qu’il allait « revoir la politique judiciaire pour renforcer la sécurité, durcir les peines pour que les peines à vie, à perpétuité soient appliquées ». Il se gardait ainsi d’évoquer l’éventualité d’une peine de mort qu’il savait pourtant inévitable.

La révision du code pénal était ainsi projetée pour freiner le rythme effréné des assassinats. Mais 3 ans après, on se retrouve à la case-départ avec des meurtres ici et des réactions là. La même musique est chantée et le même refrain rengagé.

A ce rythme, c’est vraiment à se demander si nous voulons vivre en toute sécurité. S’il est avéré après enquête qu’untel a tué dans l’intention de donner la mort (la précision vaut son pesant d’or), aucune décision ne sied si ce n’est la peine capitale après un procès qui aura respecté toute sa dignité d’homme.. Ce n’est pas une question de charia islamique (qui au demeurant reste la meilleure réglementation), mais une simple volonté de rendre justice. Si le pas vers le retour de la peine de mort n’est pas franchi, on sera toujours amené à constater les mêmes dégâts, à pleurer nos morts, et à chercher vainement le chemin vers la sécurité.